FANTASMES ET PORNOGRAPHIE, ET SI ON REPRENAIT LA MAIN SUR NOTRE IMAGINAIRE ?

Il n’est pas rare que nos fantasmes soient influencés par ce que l’on voit à l’écran, et ce n’est pas forcément un problème. La pornographie fait partie de notre époque. Elle circule, elle intrigue, elle stimule parfois, elle dérange souvent, et elle laisse des traces dans notre imaginaire, que l’on en consomme ou non.

Mais alors, où commence un fantasme personnel, et où s’arrête l’image imposée ? Est-ce que ce qui m’excite m’appartient vraiment ? Est-ce que je désire, ou est-ce que j’imite ? Et surtout, est-ce que je peux réinventer mes propres images mentales plus douces, plus libres, plus moi ?

FANTASME OU REPRODUCTION ?

Beaucoup de scénarios pornographiques sont faits pour être vus, pas vécus. Ce sont des montages, des spectacles, des codes visuels pensés pour « faire effet ». Tout est exagéré: les gestes, les cris, les postures, les corps, et ça fonctionne, parfois trop bien. On regarde, on bande, on mouille, on fantasme sans toujours savoir si ce désir vient vraiment de nous.

Peu à peu, ces images s’installent dans notre imaginaire, souvent à notre insu. Et c’est là que ça devient intéressant: un fantasme est censé être un espace intime, libre, malléable, mais ici il se fige, il s’uniformise comme un replay mental vu mille fois.

Si ton imaginaire ressemble à une bande-annonce de site porno, tu n’es pas seul(e). Ce n’est pas une faute. Le vrai souci, c’est quand on ne sait plus fantasmer autrement, quand on croit qu’un fantasme doit être bruyant, acrobatique ou extrême pour être excitant, quand on n’ose plus désirer à sa manière.

Alors, sans jugement, une question simple peut tout changer:

  • Est-ce que j’aime vraiment ça ? Ou est-ce que je crois que je dois aimer ça ?
  • Est-ce que je m’excite librement, ou est-ce que je rejoue un rôle appris ?

Ce petit moment d’honnêteté intérieure peut être le début d’un fantasme nouveau, plus personnel, plus vibrant, moins “à montrer”, plus “à ressentir”.

L'IMAGINAIRE CA SE TRAVAILE (ET ÇA SE LIBÈRE)

Un fantasme, c’est aussi un territoire à explorer. Il peut être inspiré par une scène, un film, un souvenir, une odeur, mais il peut aussi se réinventer, se raffiner, se féminiser, se sublimer. C’est une création intime, mouvante, vivante, et non un copier-coller.

Tu as le droit de créer tes propres images mentales. Des scènes douces, folles, silencieuses, drôles ou muettes avec des gens de ton choix, avec des rythmes que tu aimes, avec des sensations qui ne sont pas surjouées. Des scènes où ton désir n’imite personne, il s’invente librement.

REPRENDRE LA MAIN, CE N'EST PAS INTERDIRE

Il ne s’agit pas de diaboliser la pornographie, juste de rappeler que tu peux en faire un outil, et non un maître. Tu peux t’en inspirer, la filtrer, en rire, l’oublier, ou en discuter avec d’autres, mais tu peux surtout remettre ton désir au centre, sans comparaison, sans pression, sans performance.

Ce que tu ressens compte plus que ce que tu devrais ressentir.

UN PETIT EXERCICE POUR TOI

Prends cinq minutes, ferme les yeux, et laisse venir un fantasme… sans image porno. Juste toi, ton corps, ton ressenti, ton envie. Ce n’est pas facile au début, mais c’est un entraînement délicieux à la liberté.

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