La première fois, c’est un moment qu’on imagine, qu’on attend, qu’on redoute parfois aussi. On en entend parler à l’école, dans les séries, chez les copains. Tôt ou tard, une question finit par s’imposer : « Suis-je prêt(e) ?« . Pas prêt(e) dans l’absolu, mais prêt(e) pour toi, pour ton corps, pour ton histoire.
PRENDRE LE TEMPS DE RESSENTIR
Il y a ce que les autres vivent, ce qu’on voit dans les films, ce que les copains racontent, et puis il y a toi, ton histoire, ton rythme, ton corps, tes émotions. Prendre le temps, ce n’est pas “attendre le bon moment” comme on attend un feu vert extérieur. C’est surtout se reconnecter à soi-même. Est-ce que tu ressens du désir ? Une vraie curiosité, un élan naturel, pas une pression déguisée ? Ou bien est-ce que l’idée te met mal à l’aise, te serre un peu la gorge, ou te fait douter de toi ?
Tu as le droit d’être curieux(se), le droit de ne pas savoir, le droit de changer d’avis, le droit aussi de dire oui… et puis non… et puis peut-être plus tard. Ton corps n’a pas d’horloge sexuelle universelle. Ce n’est pas une course contre la montre. Il n’y a pas d’âge parfait. Ce n’est pas parce que “tout le monde l’a déjà fait” que tu dois suivre. Le plus beau des rapports commence souvent par un moment de lucidité intérieure: “Oui, là, je me sens prêt(e).”
Et si ce n’est pas encore le cas, ce n’est pas un échec. C’est juste que tu es en train d’apprendre à t’écouter — et ça, c’est déjà énorme.
CHOISIR LA BONNE PERSONNE
On ne parle pas ici de l’âme sœur ou du grand amour éternel, mais de quelqu’un avec qui tu te sens bien, vraiment bien.
La bonne personne, c’est celle qui ne te met pas la pression, qui ne te fait pas sentir que tu dois faire quelque chose pour “garder” son attention, qui t’écoute quand tu parles de tes doutes, de tes envies, de tes limites, et qui ne se moque pas.
Tu n’as pas besoin d’avoir une relation “sérieuse” pour vivre ta première fois, mais tu as besoin de respect, d’un espace sécurisé, d’un regard qui ne te juge pas, de mains qui ne te forcent pas, d’une voix qui te demande si tu es bien, si tu veux continuer, si tu as envie. Et toi aussi, tu dois pouvoir être cette personne-là pour l’autre.
Quand on est jeune, on croit parfois qu’il faut aller vite, être “performant(e)”, répondre à une sorte de scénario. Mais dans la réalité, c’est la lenteur, l’écoute, la tendresse qui rendent un premier rapport beau et marquant, pas la technique, pas le nombre de positions, pas la durée. Alors choisis quelqu’un avec qui tu peux rire, avec qui tu peux dire “attends”, quelqu’un qui t’embrasse même si tu changes d’avis, quelqu’un qui t’aide à te sentir bien dans ta peau nu(e) ou habillé(e).
La bonne personne, ce n’est pas celle qui “veut” de toi, c’est celle avec qui tu peux être toi, sans peur.
EN PARLER AVANT D'AGIR
Les meilleurs premiers rapports ne se passent pas dans le silence. Prends le temps d’en parler avec ton/ta partenaire. De tes envies, de ce que tu veux ou ne veux pas, de ce que tu crains peut-être. Cela crée une sécurité, une intimité bien plus forte que le sexe lui-même. Et cela permet de poser les bases d’une sexualité respectueuse et libre.
LE PLAISIR NE FAIT PAS TOUT
On ne le dit pas assez, mais la première fois ne rime pas toujours avec orgasme. Il peut y avoir de la gêne, du stress, des maladresses, et c’est normal. L’important, c’est de vivre ce moment avec douceur, avec respect de soi et de l’autre. Il n’y a pas de “réussite” ou d’échec, seulement une expérience qui t’appartient.
LA PROTECTION TOUJOURS
Que tu aies un vagin ou un pénis, que tu sois hétéro, homo, bi, trans ou queer, protéger ton corps est essentiel. Préservatif externe ou interne, consentement éclairé, dépistage. Ce sont des gestes simples, mais essentiels. Ils te permettent de vivre cette première fois sans risques inutiles, et sans peur.
EN RÉSUMÉ
La première fois est importante, oui, et tu t’en souviendras longtemps. Pas pour sa durée ou son intensité, mais pour ce qu’elle a représenté pour toi à ce moment-là, alors si tu dois te poser une seule question, pose-la ainsi: Est-ce que je le fais parce que j’en ai envie, ou parce que je crois que je dois le faire ?
Il n’y a pas d’urgence. Tu n’as rien à prouver. La sexualité, c’est d’abord une liberté, pas une course.