La sodomie fait partie des nombreuses façons d’explorer sa sexualité. Elle peut être source de plaisir intense ou simplement ne pas t’attirer, et c’est totalement OK. Le plus important, c’est que ce soit un choix, le tien. Pas une pression, pas une attente, pas un passage “obligé”.
Ce guide est là pour t’aider à y voir plus clair sans tabou, sans injonction, et avec bienveillance.
EST-CE QUE LA SODOMIE C'EST POUR TOUT LE MONDE ?
Non, bien sûr que non. Certaines personnes en ont envie, d’autres non. Certaines testent par curiosité, aiment et recommencent. D’autres essaient, puis décident que ce n’est pas pour elles. D’autres encore ne se posent même pas la question, car cela ne les attire tout simplement pas.
Il n’y a aucune “normalité” à atteindre. Ta sexualité ne se mesure pas à la liste des pratiques que tu coches, et ce n’est pas parce que la sodomie est omniprésente dans les contenus pour adultes ou dans les discussions qu’elle doit faire partie de ton intimité.
Tu es libre de dire oui, de dire non, et de changer d’avis à tout moment. Le consentement, ce n’est pas une formalité. C’est une condition de base, à chaque étape.
POUR QUE CE SOIT AGRÉABLE: LA BASE, C'EST LE DIALOGUE
On ne le répétera jamais assez, la clé d’une sexualité épanouie c’est la communication. Si tu envisages une sodomie, il est essentiel d’en parler avec ton ou ta partenaire. Exprime ce que tu ressens: tes envies, tes limites, tes questions, tes craintes, et écoute aussi ce que l’autre a à dire.
Poser une question ne casse pas l’ambiance, au contraire. Dire « Tu veux ? », « Tu préfères qu’on s’arrête ? », « Ça te va comme ça ? » permet de créer un espace de confiance dans lequel chacun peut se détendre. Ce n’est pas un interrogatoire, c’est un moment de partage. Et surtout, le consentement ne s’implique jamais. Il se donne librement, et il peut être retiré à tout moment même au milieu d’un acte, même après avoir dit oui.
LE LUBRIFIANT, L'INDISPENSABLE ABSOLU
Contrairement au vagin, l’anus ne produit pas de lubrification naturelle. Sans lubrifiant, la pénétration anale peut être désagréable, voire douloureuse ou risquée. Utiliser un lubrifiant est donc essentiel, pas optionnel. Mais pas n’importe lequel:
- Vérifie qu’il est compatible avec les préservatifs, si tu en utilises. Un lubrifiant à base d’huile, par exemple, peut endommager le latex.
- Privilégie ceux à base d’eau ou de silicone. Les lubrifiants à base d’eau sont polyvalents et faciles à nettoyer. Ceux à base de silicone tiennent plus longtemps et sont parfaits pour les pénétrations prolongées.
- Sois généreux(se). Ajoute-en autant de fois que nécessaire pendant l’acte. Mieux vaut trop que pas assez.
Un bon lubrifiant, c’est la différence entre tension et plaisir, et c’est aussi un moyen de respecter le corps de l’autre, de prévenir les douleurs, et de montrer qu’on agit dans un climat de confiance et de sécurité.
PRÉPARER EN DOUCEUR (SI TU LE SOUHAITES)
Certaines personnes aiment préparer leur corps avant une sodomie. Ce n’est pas obligatoire, mais ça peut faire partie du rituel, ou simplement aider à se sentir plus à l’aise. Tu peux:
- Faire un petit lavement, si cela te rassure. Préfère un lavement simple, à l’eau tiède, sans produit irritant. N’en fais pas une obsession: l’anus est rarement “sale” comme on l’imagine.
- T’explorer seul(e), avec un doigt ou un petit sextoy, pour t’habituer à la sensation, à la pression, au rythme. Tu pourras ainsi mieux guider ton partenaire plus tard.
- Soigner l’hygiène simple: se laver, se rincer, se sentir bien dans son corps, c’est important, et coupe tes ongles si tu utilises tes doigts. C’est un petit détail, mais ça évite bien des accidents.
Et rappelle-toi que le rectum est un muscle. Il est souple, il se détend pendant l’acte, et il reprend naturellement sa forme et son tonus après. Il n’est pas “détendu à vie”, les idées reçues à ce sujet sont fausses et souvent culpabilisantes.
PENDANT L'ACTE: ÉCOUTE, PATIENCE ET RESPECT
La sodomie, c’est avant tout une affaire de ressenti. La zone anale est très innervée. Cela signifie que les sensations peuvent être très intenses dans le bon ou le mauvais sens. Il faut donc y aller avec douceur et attention.
Si tu es passif(ve):
- Écoute ton corps. Si tu ressens une gêne, une tension ou une douleur, n’insiste pas.
- Respire profondément, relâche les muscles, prends ton temps. Une sodomie réussie commence souvent par ne rien faire du tout, juste se détendre.
- Tu es libre d’interrompre à tout moment. Il n’y a pas d’engagement à tenir, pas de “performance” à réussir. Ton consentement reste valable à chaque seconde, et c’est toi qui décides.
Si tu es actif(ve):
- Avance lentement, reste attentif(ve) à l’autre. Demande régulièrement si ça va.
- Ne prends jamais le silence ou l’immobilité pour un “oui”.
- N’oublie pas que l’excitation peut fluctuer. Une pratique agréable une fois peut être inconfortable une autre fois.
Et surtout, ne te fie pas aux films X. Ce que tu y vois est monté, joué, amplifié. Dans la vraie vie, on ne pénètre pas sans lubrifiant, sans préliminaires, ni sans s’assurer du consentement de l’autre. Le vrai érotisme, c’est celui qui se construit à deux, dans l’écoute et la confiance.
POSITIONS, RYTHME ET PLAISIR PARTAGÉ
Il n’y a pas UNE bonne position pour pratiquer la sodomie, mais certaines permettent de mieux contrôler la profondeur et le rythme, ce qui est rassurant et plus confortable:
- Sur le côté, avec les jambes repliées: c’est une position douce et intime.
- À quatre pattes (doggy style): souvent utilisée, mais nécessite plus de lubrifiant et une bonne écoute.
- Sur le dos, avec un coussin sous les fesses: cela peut faciliter l’accès et réduire la pression.
Commence toujours par des caresses, du doigté, de l’anulingus si tu en as envie. L’excitation et le plaisir montent rarement d’un coup. Il faut construire le moment, ensemble, et là encore ne rien faire sans accord clair. Même un jeu de soumission se base sur un cadre mutuellement consenti.
ET APRÈS ?
Il est normal de ressentir une certaine fatigue musculaire ou une légère sensibilité. Si tu as bien utilisé du lubrifiant, que tu es allé(e) doucement et que tu t’es senti(e) à l’aise, tout devrait bien se passer.
Le rectum étant un muscle, il se referme et se remet en place naturellement après l’acte. Il n’y a pas de “dégâts” à craindre si la pratique est respectueuse. Les sensations inhabituelles disparaissent généralement très vite.
Tu peux aussi en parler avec ton ou ta partenaire : “Qu’est-ce que tu as aimé ? Qu’est-ce qui t’a moins plu ?”. Partager ses impressions, c’est une belle façon de renforcer la complicité.
EN RÉSUMÉ
La sodomie, ce n’est ni un interdit, ni une obligation. C’est une possibilité, et comme toute possibilité, elle mérite d’être explorée si tu en as envie, avec attention, douceur et respect. Ce qu’il faut retenir:
- Tu n’as rien à prouver.
- Tu peux aimer, ne pas aimer, ou changer d’avis.
- Le plaisir anal passe par la confiance, la détente, le lubrifiant… et le consentement.
- Le rectum est un muscle : souple, réactif, et parfaitement capable de se remettre en place.
- La communication est plus sexy qu’on ne le croit.
- Le respect de soi et de l’autre est la base de toute sexualité épanouie.
Tu n’es pas là pour cocher des cases, tu es là pour vivre une sexualité à ton image libre, choisie, joyeuse.